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V. L'APRÈS GUERRE :
RECONSTRUCTION & CRÉATION DU CLUB
Plus rien de notable pendant les premières années qui suivirent la guerre : "Aérodrome, Morne Plaine !!!".
En 1947, on note, dans le Journal de Haguenau, l'organisation de courses de chevaux et d'une fête du cheval sur le camp d'aviation (3 Mai et 17 Août) : c'est ce qu'on pourrait appeler un retour aux sources ...
Plus sérieusement, c'est dans ces premières années, après la guerre, que sont jetées les bases du club que nous connaissons aujourd'hui.
1) La création du Club :
La date de création est entourée, disons le, d'un certain "flou artistique". Elle fait l'objet de "suppositions" et alimente les conversations, soit dit en passant sympathiques et "bon enfant", de certains "anciens" du Club.
Certains la situent dans l'immédiat après guerre (1947 - 1948), d'autres penchent plus vers le milieu des années 50 (1954 - 1955). Les "perfectionnistes" pourraient sans doute nous reprocher de ne pas avoir chercher à mettre avant une date précise sur cet "évènement" somme toute capital dans la vie de notre club !!!
En fait, la réalité, comme toujours, est plus complexe et moins passionnante que les conversations des "anciens" .
Le club a été fondé officiellement en 1948, les statuts, qui dataient du 11/02/1948, ont été déposés très exactement le 16/06/1948. L'aviation légère a donc repris le relais très vite après la guerre.
Citons parmi les membres fondateurs : Messieurs ANTONI et BURGER. Cependant, le club n'allait prendre un essor véritable qu'au milieu des années 50.
Le Club, à l'origine, était commun au vol à voile et au vol à moteur. Quelques années plus tard, pour des raisons sur lesquelles il est inutile de revenir, les deux activités se sépareront et seront créés deux Clubs : un vol à voile et un vol à moteur. Cette scission faisait suite à la création, en 1975, de deux sections autonomes.
L'essor semble régulier, dans les premières années : de 10 élèves en 1963 (essentiellement militaires) à 120 élèves en 1967 (ces chiffres sont commun au deux activités).
En 1963, l'activité tournait autour de 300 - 400 heures par an (surtout planeur d'ailleurs).
Celle ci atteindra jusqu'à 2 700 heures en 1972-73 et même 3 000 heures en 1990.
2) Les premiers avions du Club :
1948 - 54 : |
Les "anciens" se souviendront des : NC (piper aile haute), PITS, STAMP, TIGER MOTH |
1953 : |
Construction amateur d'un Minicap |
1963 et après : |
1 JODEL 112 biplace de 60 CV / 150 km/h en croisière / immatriculé F BHPQ 1 Construction amateur d'un D 112 / F PIIP 1 JODEL 120 biplace de 90 CV / 190 km/h en croisière 1 RALLYE MS 880, triplace, de 100 CV 160 km/h / F BVLP 1 Cessna F 150 / immatriculé F BUBS 100 CV / 160 km/h / 2 places 1 TOBAGGO de 180 CV avec pilote automatique immatriculé F GCEM 1 DR 380 de 180 CV / immatriculé F BRTH Vitesse de 250 km/h / 4 places |
1968 : |
Première en Alsace : le Club acquiert un DR (immatriculé F BRCX / 150 CV / 220 km/h / 4 places) et un DR 315 / immatriculé F BRCL équipés de VOR. |
1 GY 80 de 160 CV / 220 km/h / 4 places. avec train rentrant et hélice à pas variable.
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Le club a également disposé, pendant une période, d'un avion bénéficiant d'un pilotage automatique (3 axes) et d'un train rentrant ainsi que d'une hélice à pas variable :
M
205 J MOONEY
F GHEL
Puissance 205 CV / vitesse : 260 km/h
Autonomie : 5 h 30
3) M. Roger DERSE, le "grand Monsieur" de l’Aéro-club :
Cette partie de l'histoire de notre Club m'a, je dois bien l'avouer, posé un "cas de conscience" : Comment parler de l'Aéro-Club de Haguenau, sans parler de M. DERSE ? Comment parler de M. DERSE sans mettre sa "légendaire" modestie à "rude épreuve" ?
Tous ceux qui le connaissent, tous ceux qui ont eu l'occasion de lui parler, savent de quoi je veux parler !!
Qu'il ne m'en veuille pas, mais, vraiment, je n'avais pas le choix : parler de l'Aéro-Club sans parler de lui, c'est comme faire une histoire de l'Aviation sans évoquer des noms comme Blériot, Lindbergh ou Mermoz.
Et, puis il sait si bien (trop bien ?!) raconter l'aviation et ses expériences, qu'il ne peut vous donner que l'envie d'en parler !!!
Il fait partie de l'histoire de notre Club. Si j'osais, je dirais qu'il fait partie de l'histoire de l'aviation "tout court".
Du haut de ses "30 000 heures de vol", il a su garder intacte la passion qui anime les "jeunes pilotes". Tout parait simple quand il en parle : même piloter un DC 3.
De 1963 à 1990, alternativement comme instructeur puis Chef-pilote, il a initié, aux "plaisirs de l'avion", toute une génération "d'apprentis pilotes". Il faut les entendre parler de "Monsieur DERSE" et de sa pédagogie ... Il a été le quatrième instructeur en titre du Club et il se souvient encore de cette époque : "je touchais 10 F par élève comme il y en avait 10, cela me faisait 100 F par mois au début".
Son "histoire" est, à l'image de l'homme, ... passionnante :
Prisonnier de guerre en 1940, il a réussi, après plusieurs tentatives infructueuses, à s'évader du camp allemand où il était interné.
Condamné à mort par les allemands, il a choisi de rejoindre la France Libre. Passé en Espagne, il s'est retrouvé en Afrique du Nord.
A Casablanca en 1943, il a choisi de servir dans l'aviation suite à un "savant" subterfuge (on avait réussi à lui faire croire que l'instruction des aviateurs ne durait que 6 mois).
En fait de 6 mois, c'est 18 mois qu'il passera sur des terrains d'entraînement aux États-Unis (Georgie et près de Détroit). Il y sera initié aux subtilités du pilotage "à l'Américaine". Quelle ironie du sort pour quelqu'un qui voulait servir "dans les blindés". Qui s'en plaindrait au sein de notre Club ?
Dire qu'il a eu l'occasion de voler sur tout ce qui avait des ailes à l'époque, serait à peine exagérer : B 25, B 26 Marauder, P 47, DC 3, etc ...
Il passa, après la guerre, 6 ans en Indochine. Il revint en France pour repartir en Haute Volta et voler sur JU 52. De retour en France, il travailla en Camargue dans le domaine agricole.
L'essentiel est finalement qu'il ait fini par "se poser", au début des années 60, au sein de notre Club.
On pourrait prolonger notre plaisir et raconter la multitude d'anecdotes qu'il garde en réserve et qu'il lâche par bribes. Peut être que cela fera l'objet d'une autre monographie ? Il le mériterait bien !!
Toutes les autres "figures" du Club s'associeront à moi, pour lui rendre hommage et lui souhaiter encore de nombreuses heures de vol !!!
J'aimerais, néanmoins, pour clore ce chapitre rendre hommage à notre ancien mécanicien, Pierre Rosquoët, dit "Pierrot", breton originaire de Saint Brieuc, qui, malheureusement, nous a quitté il y a peu de temps.
Au club depuis 1975, il avait su nous faire profiter de ses longues années d'expérience de mécanicien dans l'Armée de l'Air. Il s'était donné à fond sans compter et avait su tenir le parc "avions" du Club dans un état des plus remarquables. Son sourire et sa gentillesse nous manquent déjà ...
Page actualisée le : 04/03/2006
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