II. La "Grande" Guerre 1914 - 1918

L'installation du terrain et le premier bombardement aérien

Arrivent les années 1916-1918 où l'Armée allemande décide de construire un terrain "en bonne et due" forme !!!

En effet, l'époque, où le rôle de l'aviation se cantonnait à l'observation, était bien révolue. Les Etats-Majors en avaient fait une arme meurtrière et destructrice. "Bombardements" et "Chasse" sont devenus ses missions ...

Le temps était aux premières escadrilles et aux "as". L'histoire retiendra les noms de certains de ces "Chevaliers du Ciel" :

- Georges Guynemer, le "vieux Charles".
- Manfred von Richthofen, le "Baron rouge"                                                                       

Ils volent sur des machines devenues "terriblement" efficaces : Spad, Fokker, Nieuport ...

Devant le besoin croissant en pilotes, le terrain de Haguenau était donc destiné, en priorité, à la formation et à l'entraînement des pilotes de Bombardement et de chasse envoyés sur le front en France.

Déjà au tout début de la Guerre, en Août 1914, on a pu noter, dans les rues de Haguenau, des affiches vantant les mérites de l'aviation militaire, "prometteuse" d'avenir et "désireuse" de recruter de nouveaux pilotes.

Le contrat signé en 1917 entre la municipalité de Haguenau et le Kriegsministerium du Reich allemand désigne la forêt de la Hardt comme emplacement "idéal" de cette "plate-forme d'aviation" avec, pour limite sud, la voie de chemin de fer. Au sud de Haguenau, ce terrain d'une centaine d'hectares s'étend entre la ville et Kaltenhouse d'une part et Marienthal d'autre part.

La municipalité devait mettre à la disposition de l'Armée allemande les terrains lui appartenant et avait mandat de racheter les parcelles appartenant à des particuliers (une cinquantaine environ de personnes) au prix moyen de 2 500 RM (Reichsmark) par hectare.

En outre, la ville se devait de rendre le terrain "viable". Le déboisement, la pose des canalisations d'eau, le branchement aux réseaux d'électricité et de gaz étaient à la charge de la ville. L'Armée s'est contentée de mettre à disposition de la ville, pour les divers travaux, des prisonniers de guerre russes.

Un plan d'aménagement avait été établi dés avril 1916. Ce plan montre les emplacements des différents hangars : pour "avions normaux", "gros avions", ballons d'observation, ateliers de mécanique, dépôt militaire, .... . Les installations se composeront de 10 Hangars, deux le long de la route de Bischwiller et deux le long de la route de Marienthal, les autres se situant entre les deux routes.

Un grand hangar de réparation fût construit au centre ainsi qu'un dépôt d'essence se trouvant en face d'une rampe de déchargement, aboutissement d'une voie ferrée amenant le matériel. Un quartier sera construit entre la ville et le nouveau terrain ainsi qu'un hôpital militaire.

On ne peut, cependant, avec certitude y distinguer l'orientation de la ou des pistes. On parle simplement de "2 fois 1 000 m". Les pistes "en herbe" étaient vraisemblablement orientées aux caps 03/21 et 07/35. Elles préfiguraient en cela les pistes "en dur" construites par les mêmes allemands mais au début du deuxième conflit mondial.

C'est aussi, à la même époque à savoir en 1918, qu'on note la création d'une École de l'Aviation, Arthur SASSE. Celle ci faisait partie du "Deutscher Fliegerbund".

Sa vocation était particulièrement ambitieuse puisque, outre la formation de pilote, était envisagée la construction d'un bâtiment école destiné à accueillir une centaine d'élèves mécaniciens. Les frais de scolarité avaient été fixés à 100 Reich Mark de l'époque. Cette école entrait dans le cadre d'un projet de développement des métiers de l'aviation : une première école avait été fondée à Augsburg.

La fin de la guerre et le premier bombardement aérien du terrain et de Haguenau, le 2 Septembre 1918, allait mettre un terme à cet "ambitieux projet".

Page actualisée au : 04/03/2006

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